- daube
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• 1599; à la daube 1571; it. addobbo « assaisonnement », de addobbare « cuisiner », du germ. dobjan « préparer »1 ♦ (Surtout dans en daube ) Manière de faire cuire certaines viandes à l'étouffée dans un récipient fermé (⇒ daubière). Bœuf en daube. — Par ext. La viande accommodée de cette manière. Servir une daube.2 ♦ Fam. Objet, réalisation de piètre qualité.dauben. f. CUIS Manière de cuire les viandes braisées, dans un récipient couvert, avec un assaisonnement relevé. Du boeuf en daube.— (Antilles fr., Haïti) Manière de cuire le poisson, en le faisant frire avant de le mettre au court-bouillon.|| (oc. Indien) Par ext., Plat de légumes, accompagné ou non de viande. Daube de palmiste. Daube de chouchou.⇒DAUBE, subst. fém.GASTRON. Mode de cuisson de certaines viandes mijotées à l'étouffée dans une marinade richement aromatisée. Dindon, gigot à la daube, en daube; faire une daube (Ac. 1835-1932). Pour moi, un bœuf en daube, Mademoiselle (SARTRE, Nausée, 1938, p. 136) :• 1. Vous arrivez dans le bon temps, père Didace. J'ai justement trois sarcelles à mijoter à la daube. Goûtez-y et vous m'en donnerez des nouvelles.GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, p. 275.— P. méton. La viande ainsi préparée. Manger, servir une daube; une daube froide (Ac. 1798-1932) :• 2. On les couche [les enfants] et on laisse les anciens auprès d'eux. Ceux-ci les gardent, certes, mais surveillent aussi la daube qui ronronne devant le feu.PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 112.Prononc. et Orth. :[do:b]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [1571 gigotz à la dobe (texte relatif à Lille, Annales Cercle arch. Soignies, 16, 1956, p. 128 ds HERB., p. 46); av. 1598 adobbe « marinade » (PH. DE MARNIX, Œuvres, vol. I, 1. V, p. 7 d'apr. A. Vollenweider ds Vox rom., t. 22, p. 401)]; 1640 daube « ragoût de viande cuit en sauce » (A. OUDIN, Recherches ital. et fr., ibid.,); 1654 « manière de cuire une viande dans un liquide assaisonné » (LA VARENNE, Le Cuisinier François, ibid., p. 402 : Membre de mouton à la daube). Empr. à l'ital. dobba « marinade », attesté dep. 1549 (Messibugo, ibid., p. 399), adobbo (1570, B. Scappi, ibid., p. 400; le mot, fréq. en ital. jusqu'au XVIIIe s., n'existe plus auj. qu'en sicilien), lui-même empr., en raison de la grande infl. qu'eut au XVIe s. la cuisine cat. sur la cuisine de l'Italie du Sud, au cat. adob « id. », déverbal d'adobar « mariner » (dep. 1494, Libre de doctrina pera ben servir..., ibid., p. 408), proprement « apprêter un aliment » (XIIIe s., Blaquerna, ibid., p. 398), d'abord « armer chevalier », qui, comme l'esp. adobar, est empr. au fr. adouber. Voir FEW t. 15, 2, pp. 79 b-80 a. Les deux attest. du XVIe s. citées supra sont prob., en raison de leur localisation géogr., des empr. éphémères à l'esp. adobo, attesté au sens de « marinade » dep. le XVe s. (d'apr. AL.). Fréq. abs. littér. : 31. Bbg. HERB. 1961, p. 46. — LEVY (R.). The Old Fr. word studies. Fr. St. 1948, t. 2, pp. 240-246. — VOLLENWEIDER (A.). Der
der italienischen auf die fr. Kochkunst im Spiegel der Sprache. Vox rom. 1963, t. 22, pp. 395-443.
daube [dob] n. f.ÉTYM. 1640; déb. XVIe, adobbe; ital. addobbo « assaisonnement », de addobbare « cuisiner », lui-même d'origine germanique, dobjan « préparer » (→ Adouber), passé en italien et dans les dialectes du sud de la France; répandu à Paris au XIXe.❖———I Cuis. Manière de faire cuire certaines viandes à l'étouffée dans un récipient fermé. ⇒ Braisière, daubière. || Faire une daube. ⇒ 2. Dauber, endaubage. || À la daube (vx), en daube, préparé de cette manière. || Bœuf en daube, gigot de mouton, carré de porc en daube. || Viandes en daube.0 Freind fit apporter une trentaine de poulardes à la daube.Voltaire, Hist. de Jenni, 7.♦ Par ext. La viande accommodée de cette manière. || Servir, manger une daube.———II Fig. Très fam. et péj. (langage des jeunes). Chose ou action laide ou insignifiante. || C'est de la daube : c'est nul, sans intérêt.❖DÉR. 2. Dauber, daubière.
Encyclopédie Universelle. 2012.